Il y a quelques temps, j’ai récupéré une chute de chêne avec l’idée d’en faire une petite table basse pour prendre un thé ou l’apéro sur la terrasse. Ce n’est pas un beau morceau, c’est une dosse avec pas mal d’aubier. Mais j’aime bien le dessin des fibres du bois et l’idée de valoriser des morceaux qui ont, à priori, peu de valeur économique.

Comme je l’ai déjà dis, notamment dans l’article sur la table de salon, je suis un grand fan de Christopher Schwarz. Dans ses livres, en particulier dans The Anarchist’s Design Book (pdf du livre), il défend l’idée que des tenons coniques sont idéals pour la robustesse des assemblages pour une chaise, une table ou encore un banc de scie. Plus on utilise la chaise, plus le tenon s’enfonce dans la mortaise et plus l’assemblage tient.
Ça fait donc assez longtemps que j’ai envie de tester ces assemblages. Cet été je me suis offert les outils qui permettent de tailler des tenons coniques et les mortaises coniques associées. Ce sont des outils de chez Veritas, un fabriquant d’outils canadien. Je pense que c’est les seuls qui fabriquent ce genre d’outils à l’heure actuelle (hormis des petits fabricants artisanaux, peut-être?).





L’essai est très concluant, le tenon tient fermement dans la mortaise, même sans colle ni coin de serrage. Passons à la suite !
J’ai trouvé trois morceaux de hêtre, des restes de mon établi, pour faire les pieds. Ce n’est pas un bois idéal pour l’extérieur mais c’est ce que j’ai sous la main, ça ira pour un premier test de ce type d’assemblage. J’ai essayé plusieurs solutions pour tailler les tenons coniques. Il faut les « pré-tailler » avant d’utiliser l’outil de Veritas, adapté à la finition du tenon conique pour qu’il soit parfaitement adapté à la mortaise.




J’adore le travail à la plane mais c’est un peu long… Pour les suivants, j’ai commencé par ébaucher le tenon avec un gabarit pour ma scie sous table.



J’arrive donc à assembler mon plateau sur ses trois pieds.

Pour terminer les pieds, il faut d’abord mettre la table bien de niveau et puis marquer la hauteur partout sur le bas. Ensuite on recoupe à la scie et on fait des chanfreins pour solidifier le tout et éviter des arrachements quand on déplace la table.


Le pieds sont en bonne voie, il faut maintenant terminer le plateau. Je n’avais pas enlevé l’aubier et je ne compte pas tout enlever. Mais il faut enlever les parties qui ne tiennent déjà plus. J’ai utilisé la plane et un gros ciseau à bois avant de passer à la ponceuse orbitale.



Enfin, la dernière étape consiste à appliquer une finition. J’ai d’abord hésité car c’est avant tout un test et qu’il y a peu de finitions qui peuvent rester à l’extérieur sans s’abîmer. J’ai décidé de mettre quand même de l’huile de lin. Ça va assez vite, ça fait magnifiquement ressortir les dessins du bois et on peut en remettre plus tard quand on a l’envie et le temps.




Nous utilisons cette table depuis quelques semaine. Elle est très stable, on peut s’asseoir dessus sans problèmes. Je pense que j’en ferai d’autres. 🙂